In memoriam
Liliane s'est éteinte paisiblement dans son fauteuil à 10 heures du matin le 21 juin, premier jour de l'été.
Enfant de l'Holocauste en Belgique, elle a survécu au traumatisme de la guerre et s'est installée à Paris en 1948. Après avoir quitté l'école, elle a travaillé pour le service extérieur français en France, en Israël et aux États-Unis. Lectrice vorace, Liliane a obtenu une licence en anthropologie au City College de New York (Phi Beta Kappa : Keyholder Award). Elle a ensuite passé deux ans au Mexique aux côtés de muralistes, s'imprégnant de leur culture et de leur art vibrants.
Alors qu'elle poursuit sa maîtrise à Syracuse, elle rencontre et épouse Patrick Bolland. Le couple s'installe à Montréal en 1972, où Liliane trouve sa vocation en enseignant les sciences humaines au Cégep Vanier. Éducatrice passionnée et dynamique, elle initie les personnes étudiantes ou étudiantes à des sujets tels que le néocolonialisme, l'Amérique latine et l'impact de la migration sur l'histoire des familles.
L'engagement de Liliane envers les idées progressistes a fait d'elle une militante syndicale ferme et dynamique. Elle s'est profondément impliquée dans l'Association des enseignants du Cégep Vanier et dans le Conseil central de Montréal de la CSN, défendant les droits des travailleurs et la justice sociale.
Malheureusement, les démons de l'enfance liés aux traumatismes de la guerre se sont accentués après la retraite de Liliane en 2005. Sans la structure et les liens de l'enseignement, elle se sentait moins enracinée et, en 2015, elle a déménagé à la Résidence Fulford. Elle y a reçu d'excellents soins de la part du personnel jusqu'à ses derniers instants.
Selon ses souhaits, Liliane sera enterrée en France. Une célébration de sa vie aura lieu à Montréal à une date ultérieure.