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Vanier College a signatory to open letter sent to Premier and Ministers


November 19, 2024

On November 18, 2024, the Chairs of the Boards of Directors of 42 Cegeps in Quebec sent the letter below to the Premier of Quebec and two of his Ministers, expressing their concern over recent decisions by the government that threaten the autonomy of Cegeps and endanger accessibility to Cegep studies, as put forth in the mission of Cegeps. The letter was signed by Haig Basmajian, Chairman of the Board, on behalf of Vanier College. See below the original French letter followed by an English translation by Vanier.

Montréal, lundi le 18 novembre 2024

Monsieur le Premier Ministre

Madame Pascale Déry, ministre de l’Enseignement supérieur

Madame Sonia LeBel, ministre responsable de l’Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor

Monsieur le Premier Ministre, Mesdames les Ministres : choisissez l’éducation

Nous, présidentes et présidents des conseils d’administration de cégeps du Québec, tenons à exprimer notre inquiétude face aux récentes décisions gouvernementales qui menacent l’autonomie de nos établissements. Depuis la création des cégeps en 1967, notre mission est de garantir l’accessibilité à l’enseignement supérieur dans toutes les régions du Québec. Aujourd’hui, cette mission est compromise.

 Comme plusieurs membres des conseils d'administration des cégeps, nous provenons de la société civile et occupons des emplois qui justifient notre aptitude à prendre, en collaboration avec les directions, des décisions éclairées pour une saine gestion de nos établissements. Nous nous investissons bénévolement dans cette mission parce que nous croyons fermement à la valeur et à l'importance des cégeps. D’ailleurs, des membres sont également nommés par la ministre de l'Enseignement supérieur, ce qui témoigne de la confiance qu’elle nous accorde. Il est donc crucial qu’on nous laisse établir les priorités de nos établissements en fonction de nos réalités respectives.

Les cégeps enregistrent cette année la plus forte hausse des inscriptions depuis 25 ans, une croissance qui s’annonce durable avec une augmentation prévue de 20 % du nombre d’étudiants d’ici 2033. Cette progression témoigne de leur pertinence et de leur attractivité, car ils s'avèrent indispensables pour former les travailleurs qualifiés dont le Québec a besoin. Pourtant, cette bonne nouvelle semble paradoxalement se transformer en un fardeau pour nos cégeps, qui sont confrontés au manque d'investissement pour le maintien des infrastructures, au plafonnement des dépenses, à des restrictions sur les heures rémunérées et à un gel de recrutement imposé par le Secrétariat du Conseil du trésor.

Centralisation excessive et coupes budgétaires : une menace à l’autonomie des cégeps

Alors que la demande en main-d’oeuvre qualifiée ne cesse de croître, le gouvernement impose des mesures qui étouffent la capacité des cégeps à répondre aux réalités locales. Chaque cégep possède des particularités uniques, influencées par les besoins économiques et les ressources de son milieu. Le Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue ne vit pas les mêmes réalités que ceux de Baie-Comeau, Montmorency ou Rosemont. Pourtant, ces spécificités locales sont ignorées dans une approche centralisée qui ne laisse que peu de marge de manoeuvre à nos établissements.

Le gel du recrutement applicable au personnel administratif n'offrant pas de services directs aux étudiants, en vigueur depuis le 1er novembre 2024, entraînera des répercussions néfastes sur le déroulement des activités essentielles à la réussite de nos étudiants : ce sont des techniciens en informatique, des préposés à la sécurité, des concierges ou encore des cuisiniers que nous ne pourrons pas recruter. En réduisant ces ressources, nous compromettons le fonctionnement de nos établissements et mettons en péril la qualité de l’encadrement pour les étudiants.

La centralisation excessive des décisions et les restrictions budgétaires empêchent nos cégeps de jouer pleinement leur rôle. Nous ne pourrons plus innover ni répondre efficacement aux besoins de nos étudiants si chaque initiative est freinée par une bureaucratie éloignée des réalités du terrain. Cette gestion centralisée compromet non seulement la qualité de l’enseignement supérieur, mais aussi l’accessibilité à ce dernier.

Nous, présidentes et présidents des conseils d’administration des cégeps du Québec, demandons au gouvernement de mettre fin à cette politique de centralisation et de redonner aux cégeps l’autonomie nécessaire pour gérer en fonction des besoins de leur milieu. Une gestion locale et autonome est indispensable pour garantir un enseignement supérieur accessible, adapté et de qualité pour tout le Québec.

Sans cela, c’est l’avenir même de l’accessibilité à l’enseignement supérieur qui est en péril.

Présidents et présidentes des CA


 

Montreal, Monday, November 18, 2024

Dear Premier

Ms Pascale Déry, Minister of Higher Education

Ms. Sonia LeBel, Minister responsible for Government Administration and Chair of the Conseil du trésor

Premier, Ministers: choose education

We, the chairs of the boards of directors of Quebec's CEGEPs, wish to express our concern regarding recent government decisions that threaten the autonomy of our institutions. Since the creation of CEGEPs in 1967, our mission has been to guarantee access to higher education in all regions of the province of Quebec. Today, this mission is in jeopardy.

Like many CEGEP board members, we come from civil society and hold jobs that justify our ability to make, in collaboration with management, informed decisions for the sound management of our institutions. We are committed to this mission because we firmly believe in the value and importance of CEGEPs. Members are also appointed by the Minister of Higher Education, a testament to the trust she places in us. It is therefore crucial that we be allowed to set priorities for our institutions based on our respective realities.

This year, CEGEPs recorded their biggest increase in enrolment in 25 years, and this growth looks set to be sustainable with a projected 20% increase in student numbers by 2033. This increase strongly indicates their relevance and attractiveness, as they are essential for training the skilled workers Quebec needs. Yet, paradoxically, this good news seems to have become a burden for our CEGEPs, which are faced with a lack of investment in infrastructure maintenance, spending caps, restrictions on paid hours and a recruitment freeze imposed by the Secrétariat du Conseil du trésor.

Excessive centralization and budget cuts: a threat to CEGEP autonomy

At a time when the demand for skilled workers continues to grow, the government is imposing measures that are stifling the ability of CEGEPs to respond to local realities. Each CEGEP has unique characteristics, influenced by economic needs and local resources. The Cégep de l'Abitibi-Témiscamingue does not face the same realities as those in Baie-Comeau, Montmorency or Rosemont. Yet these local specificities are ignored in a centralized approach that leaves our establishments little room for manoeuvre.

The recruitment freeze, applicable to administrative staff who do not provide direct services to students, effective since November 1, 2024, will have a detrimental impact on the activities that are essential to our students' success: computer technicians, security guards, janitors or cooks that we won't be able to recruit. By reducing these resources, we are compromising the operation of our establishments and jeopardizing the quality of student support.

Excessive centralization of decision-making and budget cuts are preventing our CEGEPs from playing their role to the full. We can no longer innovate or respond effectively to our students' needs if every initiative is held back by a bureaucracy that is far removed from the realities on the ground. Such centralized management not only compromises the quality of higher education, but also its accessibility.

We, the chairs of the boards of directors of Quebec's CEGEPs, call on the government to put an end to this policy of centralization and give CEGEPs back the autonomy required to manage according to the needs of their communities. Local, autonomous management is essential to guarantee accessible, adapted and quality higher education for all of Quebec.

Without it, the very future of accessibility to higher education is in jeopardy.

Board presidents